Bore-out : ennui au travail

Bore-out : ennui au travail

Théorisé en 2007 par deux consultants suisses, Peter Werder et Philippe Rothlin, le bore-out représente l’ennui mortifère quotidien au travail. Il survient le plus souvent suite à un manque de stimulation intellectuelle, une impression d’inutilité et un manque de sollicitation.

Les causes du bore-out

Moins médiatique que le burn-out, c’est un sujet tabou qui représente une vraie souffrance au travail : environ 30 % des personnes disent s’ennuyer au travail mais le bore-out ne concernerait « que » 6 % des salariés[1]. Les conséquences reconnues sont au nombre de 4 : la perte de moral, le mépris de soi, la dépression et l’inemployabilité. Selon l’INRS, les accidents cardiovasculaires sont 2,5 fois plus élevés chez les salariés en proie au bore-out.

Le développement de ce syndrome serait en partie dû au modèle économique de notre société dans lequel les entreprises, par nécessité d’adaptation, n’hésitent pas à réorganiser des services entiers. Certains salariés se voient confier des tâches qui sortent de leur profil et parfois de leur champ de compétence. D’autres sont mis littéralement au placard, sur des postes sans intérêt. C’est aussi la parcellisation des tâches à l’extrême qui amènerait parfois à des situations de bore-out.

Comment reconnaître un bore-out ?

Ce syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui présente plusieurs caractéristiques :

  • Fatigue et lassitude dans le travail à cause d’un manque de sollicitation et d’utilité. Le salarié ne participe plus au développement de l’entreprise ;
  • Des missions autrefois intéressantes deviennent ennuyeuses ;
  • Perte d’intérêt pour le travail ;
  • Difficulté de concentration ;
  • Doute et anxiété.

Face à cette situation paradoxale (chance d’avoir un emploi et ennui quotidien), certains salariés mettent en place des stratégies d’évitement pour masquer cette situation auprès de leurs collaborateurs : piles de dossiers toujours présentes sur le bureau, fichiers de travail ouverts sur l’ordinateur, appels téléphoniques, etc. Cependant, à terme, ce genre de situation devient néfaste psychologiquement pour le salarié (peur de perdre son emploi, perte d’estime de soi, fatigue, stress, dépression).

Trouver des solutions pour vaincre le bore-out

Très souvent, les individus en proie au bore-out ont du mal à réagir. Or, la solution passe par une démarche constructive en sollicitant l’ensemble des parties prenantes pour trouver des solutions (management, collaborateurs, ressources humaines, etc.). Différentes stratégies peuvent être mise en place pour prévenir le bore-out :

  • Challenge : il est possible de remotiver le salarié en lui donnant des projets valorisants à mener avec des objectifs concrets à atteindre ;
  • Communication : l’échange avec l’encadrement permettra d’identifier l’origine de cette situation d’ennui et ainsi résoudre le problème ; si le dialogue avec la hiérarchie n’est pas concluant, un entretien avec les ressources humaines peut être envisagé ;
  • Reconnaissance : parmi les causes du bore-out, nous retrouvons le manque de reconnaissance ; un simple mail de remerciement, des encouragements ou une marque d’attention de la part du management peut avoir des effets très positifs sur la motivation des salariés.


[1]Epuisements, comment lutter contre les fatigues du quotidien, éditions Josette Lyon

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