En quoi le retour au bureau post Covid-19 est-il source de stress ?

Le retour au bureau après le confinement stresse les salariés

À la suite du confinement et plusieurs mois de télétravail, les entreprises font face à un nouveau phénomène : le stress des salariés quant à leur retour au bureau. Quelles sont les raisons de cette angoisse ? Quelles incidences pour les entreprises et comment y remédier ? 

Le retour au bureau post Covid-19 : une appréhension pour les salariés

Selon le baromètre absentéisme & Covid-19 de Malakoff Humanis, 60 % des salariés affirment craindre la reprise du travail sur site. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce phénomène.

La peur sanitaire

La peur de sortir de chez soi, appelée aussi « syndrome de la cabane », est apparue dès le début du confinement. Cette crainte d’être exposé au virus et de tomber malade semble l’une des principales sources de stress pour les salariés censés reprendre le chemin de leur bureau. En outre, les mesures sanitaires à respecter – distance physique, gestes barrière, port du masque, etc. – accentuent cette appréhension.

Pour les salariés interrogés dans le cadre du baromètre Malakoff Humanis, l’application des mesures sanitaires est la première raison évoquée pour expliquer le stress du retour au bureau (34 %). Bien qu’il soit indispensable pour se protéger, le masque peut en effet incommoder et constituer un véritable obstacle aux interactions entre collègues. Surtout, il rappelle sans cesse l’épidémie de coronavirus et cette peur de la contagion.

Les changements d’organisation

Durant le confinement, les salariés se sont adaptés à une nouvelle organisation du travail, ont pris un nouveau rythme et de nouvelles habitudes de vie. Le retour au bureau peut être perçu comme élément perturbateur de cette nouvelle « routine » à laquelle les salariés se sont habitués. La reprise d’un rythme de travail ordinaire a en effet été citée par de nombreux salariés interrogés (27 %). Le changement d’organisation du travail par rapport à l’avant confinement est également évoqué (23 %), devant la reprise des transports en commun (16 % et 36 % en région parisienne).

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Cette appréhension impacte aussi les entreprises

Cette situation n’est pas sans conséquence pour les entreprises : 11 % des salariés souhaiteraient en effet se faire prescrire un arrêt de travail pour ne pas retourner au bureau. Parmi les principales raisons évoquées : ils sont atteints d’une maladie chronique ou d’une pathologie dite à risque (20 %), ils craignent que les mesures sanitaires ne soient pas suffisantes (16 %) ou encore un membre de leur foyer souffre d’une maladie chronique ou d’une pathologie à risque (13 %).

Ce stress du retour au travail cache deux autres réalités :

  • Le contexte de crise sanitaire est parfois mal vécu par les salariés et certains peuvent souffrir d’un traumatisme profond, plus ou moins visible. Les experts du bien-être au travail parlent d’un « effondrement moral » sur le long terme est ainsi à prévoir.
  • Le confinement a été l’occasion pour certains de se remettre en question. 6 jeunes sur 10 affirment en effet que le contexte de Covid-19 a questionné le sens de leur travail, selon les études de Malakoff Humanis sur le télétravail (de mars à juillet 2020). Cette quête de sens au travail n’est pas nouvelle, mais la crise l’a accentué.

Résultat : de nombreux salariés cherchent à se reconvertir

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Les solutions pour réduire le stress de la reprise du travail au bureau

Face à cette situation, les entreprises adaptent le mode de management et misent avant tout sur l’écoute et l’échange, afin de rassurer les salariés angoissés, tout en maintenant le lien collectif indispensable à l’entreprise.

D’après une étude de Malakoff Humanis sur le télétravail en période de Covid-19, seuls 22 % des managers estimaient primordial de « rassurer les membres de leur équipe » en mars dernier, contre 35 % au mois de juin.

En prenant le temps de communiquer avec ses collaborateurs, le manager peut repérer ceux qui ont mal vécu le confinement et qui auraient besoin d’un accompagnement plus poussé pour le retour sur site.

À l’inverse, pour ceux qui s’adaptent bien au travail à distance, il est intéressant de jouer la carte de la flexibilité et de continuer à leur proposer ce mode de travail s’ils le souhaitent (dans le cadre des accords d’entreprise). L’idéal est de mettre en œuvre une alternance et un bon équilibre entre télétravail et bureau.

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