Mal-être au travail : comment l’entreprise peut l’identifier et intervenir ?

Mal être au travail : causes, conséquences et modes d’intervention

Le mal-être est cette sensation négative, difficile à décrire mais bien réelle, que ressent un salarié vis-à-vis de son travail. « En tant qu’employeur, savoir l’identifier et le prendre en compte vous permettra d’accompagner votre salarié et d’éviter des conséquences plus sérieuses pour lui. Comment prévenir ou réduire cette souffrance ? Quelques pistes.

Le mal être au travail : quelle définition ?

Le mal-être est un sentiment de malaise profond qui s’empare d’un salarié et s’installe dans la durée. Il s’exprime le plus souvent par des commentaires sur la fatigue ou le stress au travail. 54 % des salariés interrogés par Malakoff Humanis pour l’étude Santé et QVT 2019 déclaraient ainsi être fatigués. 70 % estimaient que celle-ci était liée à leur emploi.

Quelles causes et conséquences du mal-être au travail ?

 Le mal être au travail peut prendre sa source dans des éléments variables selon les individus. Les causes les plus fréquentes sont de trois types.

  1. Les causes personnelles

    La perte de sens du travail est un des éléments cités par les salariés éprouvant un mal-être au travail. Elle se produit aussi bien pour des raisons personnelles que par réaction à des changements dans l’entreprise. Vous avez nommé un nouveau manager ou modifié les objectifs ? Certains de vos salariés éprouvent peut-être des difficultés à comprendre vos raisons et développent une sensation de mal-être. 

    Attention également à un salarié surinvesti ou au contraire sous-investi dans son travail : il peut développer un sentiment négatif à l’égard de son activité. 

    Le rapport que la personne entretient au monde du travail ou à son entreprise est ainsi déterminant dans la perception du bien-être ou du mal-être.

  2. Les causes externes

    Le mal-être est parfois lié à la pression que perçoit et gère un salarié dans ses contacts quotidiens. Si l’un de vos salariés est très sollicité par des clients, il peut se sentir oppressé. Même chose pour ceux qui doivent répondre à des demandes répétitives. La pression perçue est une cause de souffrance réelle. 

    Les transformations technologiques ou même certaines évolutions sociétales peuvent également avoir un impact sur les perceptions des salariés. La crise Covid-19 est un bon exemple : le passage au télétravail a engendré une forme de lassitude et de fatigue notamment pour ceux qui ont été beaucoup en visioconférences.

    Dans notre étude « Santé au travail à l’épreuve du Covid » menée en octobre 2020, les salariés interrogés faisaient ainsi état d’une modification du rythme de travail, d’une dégradation des relations au sein des équipes ou encore d’une crainte pour leur avenir. 45 % des collaborateurs interrogés se disaient aussi plus fatigués psychologiquement.

  3. Les causes internes à l’entreprise

    Les modes d’organisation de l’entreprise sont potentiellement génératrices de mal-être sans que vous en ayez forcément conscience immédiatement. Il arrive qu’un salarié se retrouve avec une charge de travail très importante ou alors avec insuffisamment de tâches à accomplir sans que vous en soyez informé. La difficulté à concilier privée et vie professionnelle est également un motif de souffrance au travail. De la même manière, le type de management et les relations au sein de l’équipe peuvent être la cause d’un ressenti négatif.

    Enfin, les causes se trouvent aussi dans les conditions de travail : horaires décalés, éloignement du domicile, pénibilité physique, etc.

    Quelle que soit la cause à l’origine du mal-être il est impératif d’agir. Car les conséquences sont négatives pour le salarié mais peuvent l’être également pour la bonne marche de votre entreprise.

    Cette sensation négative est facteur de vulnérabilités pour le salarié. Si rien n’est fait, il peut être exposé à des risques en matière de santé, comme des troubles psychologiques tels le burn out ou le bore out.

    Les conséquences pour l’entreprise sont immédiates : absentéisme, démobilisation voire départ de l’entreprise. Sans atteindre ces extrêmes, un salarié qui vit mal dans l’entreprise va être moins impliqué et performant. C’est pourquoi le mal être du salarié, quelle que soit sa source, peut avoir un impact négatif sur le développement de votre entreprise.

Comment intervenir face au mal-être au travail ?

Le premier instrument de lutte contre ce mal-être est le dialogue régulier entre le manager et le salarié. Il permet souvent d’identifier rapidement des signes précurseurs : irritabilité, saute d’humeur, discours critiques, dévalorisation personnelle. Vous pouvez rendre ce dialogue plus qualitatif en suivant, vous et vos managers, une formation à la détection de ces signaux faibles et des risques psycho-sociaux qu’ils font courir.

Car, plus une situation de mal-être est repérée tôt et plus vous pourrez trouver des solutions simples pour réduire ou faire disparaître cette sensation. Une simple modification des horaires de travail ou un changement des tâches peuvent ainsi avoir un effet positif immédiat sur la façon dont le salarié se sent dans votre entreprise.

Pour des situations plus complexes, vous ne devez pas hésiter à vous appuyer sur l’intervenant en prévention des risques. Qu’il soit en interne ou externe, il va pouvoir vous aider à diagnostiquer le problème et à proposer des solutions individuelles.

Vous pouvez également solliciter le médecin du travail. C’est un interlocuteur neutre qui peut jouer un rôle de médiateur entre le salarié et vous si nécessaire . Il connaît en général très bien l’entreprise et est capable de proposer des aménagements ou changements de postes de travail bénéfiques. Enfin, il peut orienter la personne, le cas échéant, vers d’autres professionnels de santé.

Comment prévenir le mal-être au travail ?

Votre meilleur atout contre le mal-être au travail reste de mettre en œuvre une démarche de prévention. Tout ce qui est fait bien avant le constat du mal-être vous fait gagner du temps et de l’énergie et protège vos salariés. Cette démarche peut naturellement s’inscrire dans le cadre du plan qualité de vie au travail et s’adapte aux spécificités de votre entreprise et de vos salariés.

La première étape consiste à bien évaluer les  situations à risques en termes d’organisation du travail, de modèles de management, de conditions de travail. Malakoff Humanis a inclus dans ses contrats la possibilité de vous faire accompagner de façon personnalisée dans cette phase.

L’élaboration d’un plan de prévention des risques psycho-sociaux permettra ensuite, dans une seconde étape, d’anticiper et d’éviter d’éventuels mal être. Il peut être entièrement construit en interne par vos équipes et vous pouvez aussi le compléter avec des services externes. A titre d’exemple, Malakoff Humanis peut intervenir pour accompagner le retour à l’emploi d’un salarié longtemps absent ou bien vous proposer des ateliers pour des risques très spécifiques comme le cancer.

Une fois ce plan de prévention intégré dans le plan QVT, vous n’aurez plus qu’à suivre régulièrement les indicateurs pour continuer à améliorer constamment vos actions. Vous pourrez sûrement constater que vos salariés sont moins nombreux à ressentir du mal-être et qu’ils sont plus mobilisés pour la réussite collective de l’entreprise.

Malakoff Humanis a conçu le diagnostic santé des salariés pour aider les entreprises à sonder leurs collaborateurs sur leur perception du travail.

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